Jaguar Land Rover (JLR) va investir des millions de livres dans la production de véhicules électriques en Grande-Bretagne, un coup de pouce bienvenu et pour le gouvernement britannique et pour un secteur touché par le repli des ventes de véhicules diesel et les incertitudes autour du Brexit.
Le premier constructeur automobile britannique, qui a fabriqué 30 % des 1,5 million de véhicules produits en Grande-Bretagne l’an dernier, va construire des modèles électrifiés, notamment la future génération de sa berline de luxe XJ, dans son usine de Castle Bromwich, dans le centre de l’Angleterre. « L’avenir de la mobilité est électrique et, en tant que société britannique visionnaire, nous sommes déterminés à produire notre prochaine génération de véhicules zéro émission au Royaume-Uni » a déclaré Ralf Speth, directeur général de JLR
Le constructeur a cependant mis en garde contre l’éventualité d’un Brexit sans accord et souligné l’importance d’un commerce sans entrave avec l’Union européenne, faisant ainsi écho aux avertissements du secteur sur le risque que font peser des barrières douanières et un excès de bureaucratie sur la production.
Pour améliorer la productivité du site, le constructeur a signé un accord avec les ouvriers de Castle Bromwich faisant passer la semaine de travail de cinq à quatre jours avec le même nombre d’heures.
Trois des quatre usines automobiles de JLR en Europe sont situées en Grande-Bretagne, ce qui lui donne peu de marges de manoeuvre ailleurs. La quatrième usine est en Slovaquie et a été inaugurée seulement l’an dernier. « Nous réalisons cet investissement car l’incertitude persistante autour du Brexit ne nous laisse pas le choix, nous avons dû prendre une décision pour nos employés et notre activité » a déclaré JLR.
En janvier, Jaguar Land Rover avait annoncé qu’il allait réduire d’environ 10 % ses effectifs, soit 4.500 postes, essentiellement en Grande-Bretagne, pour faire face au ralentissement du marché en Chine et au plongeon de la demande pour les véhicules diesel.
Bertrand Gay